Les éclairantes citations du cardinal Pie

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Louis-Édouard Pie n’est plus de ce monde depuis exactement 136 ans. Il laisse derrière lui une œuvre immense. Le cardinal Pie fut un maître de l’école antilibérale du XIXe siècle. Un des plus éminents hommes d’Église que la France ait connu. Voici près d’une vingtaine de citations pour faire connaître et aimer celui qui fut, en son temps, l’évêque de Poitiers.

Le cardinal Pie lors de son fameux discours prononcé à Nantes le 8 novembre 1859 :

« Ce qui est certain, c’est qu’à mesure que le monde approchera de son terme, les méchants et les séducteurs auront de plus en plus l’avantage : Mali autem et seductores proficient in pejus (II Timoth., III, 13). On ne trouvera quasiment plus la foi sur la terre (Luc, XVIII, 8), c’est-à-dire, elle aura presque complètement disparu de toutes les institutions terrestres. Les croyants eux-mêmes oseront à peine faire une profession publique et sociale de leurs croyances. La scission, la séparation, le divorce des sociétés avec Dieu, qui est donné par Saint Paul comme un signe précurseur de la fin : nisi venerit discessio primum (II Thessal., I, 3), ira se consommant de jour en jour. L’Église, société sans doute toujours visible, sera de plus en plus ramenée à des proportions simplement individuelles et domestiques. »

Le cardinal Pie à Napoléon III le 15 mars 1859 :

— Sire, ni la Restauration, ni vous n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez relevé son trône ; parce que, ni l’un ni l’autre, vous n’avez renié les principes de la Révolution dont vous combattez cependant les conséquences pratiques ; parce que l’évangile social dont s’inspire l’Etat est encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est rien d’autre chose, Sire, que la négation formelle des droits de Dieu. Or, c’est le droit de Dieu de commander aux Etats comme aux individus. Ce n’est pas pour autre chose que Notre-Seigneur est venu sur la terre. Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n’exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence. Or, j’ai le droit de vous dire qu’il ne règne pas parmi nous et que notre Constitution n’est pas, et loin de là, celle d’un Etat chrétien et catholique. Notre droit public établit bien que la religion catholique est celle de la majorité des français ; mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce pas proclamer que la Constitution protège pareillement l’erreur et la Vérité ? Eh bien, savez-vous, Sire, ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une telle contradiction ? Jésus-Christ, Roi du ciel et de la terre leur répond : « Et moi aussi, gouvernements qui vous succédez en vous renversant les uns les autres, moi aussi je vous accorde une égale protection. J’ai accordé cette protection à l’empereur, votre oncle; j’ai accordé la même protection aux Bourbons, la même protection à Louis Philippe, la même protection à la République et à vous aussi, la même protection vous sera accordée ». »

L’empereur Napoléon III arrêta l’évêque de Poitiers : « Mais encore, croyez-vous (…) que le moment soit venu d’établir ce règne exclusivement religieux que vous me demandez ? »

— « Sire, quand de grands politiques comme Votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je n’ai qu’à m’incliner parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque, et comme évêque, je leur réponds : le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner ! Eh bien alors, le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer ! »

Le cardinal Pie dans ses « œuvres sacerdotales » :

« Dieu s’étant incarné dans le Christ et le Christ continuant de vivre, d’enseigner et d’agir dans toute l’Église, tout ce qui dépend de Dieu dans l’ordre des choses spirituelles, religieuses et morales dépend conséquemment de Jésus-Christ et de l’Église. »

« La religion qui vient du ciel est vérité, et elle est intolérante envers les fausses doctrines. » « La religion qui vient du ciel est charité, et elle est pleine de tolérance envers les personnes. »

« Il est de l’essence de toute vérité de ne pas tolérer le principe contradictoire. L’affirmation d’une chose exclut la négation de cette même chose, comme la lumière exclut les ténèbres. »

« Mais dès que la vérité se présente avec les caractères certains qui la distinguent, par cela même qu’elle est vérité, elle est positive, elle est nécessaire, et par conséquent, elle est intolérante : in necessariis unitas. Condamner la vérité à la tolérance, c’est la forcer au suicide. […] L’Église n’a point inventé la vérité, mais elle en est seulement dépositaire. […] Vous cherchez la vérité sur terre, cherchez l’Église intolérante. »

« Si toutes les religions peuvent être mises sur un même rang, c’est qu’elles se valent toutes ; si toutes sont vraies, c’est que toutes sont fausses ; si tous les dieux se tolèrent, c’est qu’il n’y a pas de Dieu. Et quand on a pu en arriver là, il ne reste plus de morale bien gênante. Que de consciences seraient tranquilles, le jour où l’Église catholique donnerait le baiser fraternel à toutes les sectes rivales ! »

Le cardinal Pie a aussi écrit :

« Vous serez davantage de votre pays, à mesure que vous serez plus chrétiens. »

« Nous chrétiens nous formons une société, un peuple à part, qui n’est plus en communauté d’idées avec l’immense société qui nous entoure, qui se désagrège ou plutôt qui est en pleine dissolution. Si un autre monde doit se former et continuer, il faudra nécessairement qu’il se reconstitue sur le principe catholique, qui est le seul fondement qui offre de la consistance ; sinon c’est la fin de toute chose. »

Le cardinal Pie dans « La royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ » :

« Dire que Jésus-Christ est le Dieu des individus et des familles, mais n’est pas le Dieu des peuples et des sociétés, c’est dire qu’Il n’est pas Dieu. Dire que le christianisme est la loi de l’homme individuel et n’est pas la loi de l’homme collectif, c’est dire que le christianisme n’est pas divin. Dire que l’Église est juge de la morale privée et qu’elle n’a rien à voir à la morale publique, c’est dire que l’Église n’est pas divine. »

Le cardinal Pie cité dans Le complot contre Dieu :

« L’intégrité des doctrines est l’unique chance des rétablissements de l’ordre dans le monde. »

« Ceux qui attendent et ceux qui redoutent le rétablissement de l’ordre chrétien dans le monde sont d’accord pour ne le juger possible et réalisable que par la France. »

« Le baptême de sang est inséparable de la mission divine. »

À propos de l’action héroïque de sainte Jeanne d’Arc : « Dieu venait à nous cette fois encore par un chemin virginal. »

« Tout est à refaire pour créer un peuple chrétien : cela ne se fera pas par un miracle ni par une série de miracles surtout ; cela se fera par le ministère sacerdotal, ou bien cela ne se fera pas du tout, et alors la société périra. »

« La France sera chrétienne ou elle ne sera pas. »


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